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On entend beaucoup parler de l’empathie ces derniers temps. Normal, dans la mesure où nous vivons une époque où les relations interpersonnelles deviennent de plus en plus compliquées à établir. Entre l’avènement d’internet avec les réseaux sociaux et la montée en puissance du narcissisme, on oublie parfois de prendre le temps d’écouter l’autre. D’autant que n’est pas empathique qui veut ! Selon Cécile Cardol, coach de vie « certains d’entre nous sont naturellement empathiques, d’autres moins, voire pas du tout ». Ce qui ne signifie pas qu’on ne peut pas la développer.
Dans cet article, nous vous proposons donc de faire le point sur cette notion que fait beaucoup parler d’elle. D’où vient-elle et depuis quand parle-t-on d’empathie ? Comment peut-on la développer et quels bénéfices pouvons-nous en tirer dans notre vie de tous les jours ?
L’empathie, une histoire qui dure
La notion d’empathie n’est pas toute jeune. En effet, c’est Aristote, le célèbre philosophe grec, qui découvre en premier le pouvoir d’attraction des sentiments. Lors de représentations de pièces de théâtre, il se rend rapidement compte de l’impact des émotions humaines sur la foule. Et même si à l’heure actuelle les pièces de théâtres ont été remplacées par de stades de foot ou des séries, les sensations restent les mêmes. Nous vibrons et pleurons avec nos héros d’aujourd’hui !
Des siècles plus tard, c’est Freud qui reprend ce que développe Aristote autour de l’empathie. Il s’en sert pour théoriser l’un des concepts fondamentaux de la psychanalyse : l’identification. Pour lui, l’identification est cette tendance que nous avons de projeter sur l’autre nos propres émotions. Cela nous permet de nous en rapprocher et de faire lien. Ce mécanisme répond d’un fonctionnement inconscient extrêmement archaïque que nous ne cesserons d’utiliser toute notre vie. C’est surtout vrai dans les relations amoureuses, par exemple, ou nous avons toujours ce furieux désir de ne faire qu’un avec l’autre.
Alors aujourd’hui, qu’est devenue l’empathie ? Si on s’attarde sur la définition du Larousse, l’empathie c’est cette « faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent ». À la lumière des remarques précédentes, on comprend qu’effectivement l’empathie est un mécanisme qui met en branle des motions inconscientes complexes. Elle a cette capacité de réveiller des souvenirs parfois enfouis et auxquels nous faisons appel pour tenter de comprendre l’autre. Et si certain y arrive relativement bien, il se peut aussi que d’autre préfère mettre le couvercle sur des choses un peu trop profondes voir douloureuses.
Comment développer son empathie ?
Comme nous venons de la voir, l’empathie peut parfois créer une sorte de malaise voire une incompréhension ou un évitement chez l’interlocuteur à qui est adressé la plainte. Car quand on parle d’écouter l’autre, c’est tout de même rarement pour entendre que tout va bien. En prêtant une oreille attentive à la souffrance d’autrui, il se peut donc que nous soyons malgré nous, le réceptacle d’un transfert d’émotion. Et parfois, ce transfert d’émotion peut être assez massif et inconfortable. C’est la raison pour laquelle les psychologues font généralement un travail sur eux-mêmes avant de recevoir leur premier patient.
Mais sans aller jusqu’à bac +5, nous pouvons déjà utiliser de petits outils pour prêter une oreille attentive à l’autre.
- Savoir lâcher prise
C’est un élément fondamental à l’écoute dite « bienveillante ». Mettre son « moi » de côté et ne se focaliser que sur la personne en face de nous. Cela peut d’ailleurs être difficile, car parfois on a envie de donner son avis ou de faire un commentaire. Mais gardez à l’esprit qu’une personne en souffrance n’attend pas de vous de remarques. Elle veut juste essayer de mettre des mots sur ce qui la préoccupe.
- L’écoute et l’observation
Écouter, c’est d’abord savoir se taire. Et quand on sait que le langage non-verbal constitue près de 75% de la communication entre deux personnes… Évidemment, on entend les choses de manière légèrement différente. Alors, s’attacher aux dires de l’autre est certes important, mais faire attention à ces gestes et ces comportements l’est tout autant. L’accélération de la respiration, les gestes d’évitement (détournement du regard, replis), la posture…Tous ces éléments sont des signaux qui peuvent être déterminants. Par ailleurs, ils vous permettront de trouver des indices précieux sur l’état de la personne en face de vous.
- L’absence de jugement
Certainement l’un des points les plus compliqué à manier dans l’empathie. Et pourtant, il est impératif de se dégager de ses a priori et de ces préjugés pour permettre à la personne d’exprimer son mal-être. Une fois en confiance, il sera plus facile pour elle de se sentir en sécurité à vos côtés.
L’empathie et ses bienfaits
Développer l’empathie est un travail de longue haleine. Mais ça vaut le coup ! Et pour la simple et bonne raison qu’elle peut vous permettre de vous sentir mieux dans votre vie de tous les jours. Car travailler l’écoute de l’autre, c’est également être à l’écoute de ses propres sentiments. Vous apprendrez donc mieux à les gérer et à les reconnaître.
Vous serez plus attentif à ce qui vous fait mal et qu’il vaut mieux éviter. Comme évoqué plus haut, il existe des transferts d’émotions qui peuvent parfois être insoutenable. Et en développant votre empathie, vous découvrirez au fil du temps ce qui se cache derrière ces remparts que vous n’avez jamais osez franchir. De ce fait, vous vous sentirez plus fort.
Connaitre ces faiblesses et ces points forts c’est aussi une manière de reprendre le contrôle sur votre vie. Réévaluez vos priorités et accroître l’estime de soi, voilà le défi que vous lance l’empathie ! Ajouter à cela qu’elle favorise la construction de relations durables et épanouissantes et c’est le premier pas vers une nouvelle vie.
Pour conclure
Et de votre côté, appliquez-vous quotidiennement des techniques simples pour faire preuve d’empathie ?
Si vous avez lu cet article jusqu’au bout, alors vous avez déjà fait preuve d’empathie. C’est un bon début, n’est-ce pas ?
Et maintenant, la parole est à vous ! Vous pouvez laisser un commentaire et nous donner votre point de vue sur ce sujet passionnant qui est l’empathique.
De mon côté, je tiens à remercier tout particulièrement Claire J. qui a rédigé cet article.
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